Nouvelle crise politique après la démission des ministres du parti de Matteo Renzi en Italie

Alors que la situation sanitaire se dégrade avec près de 80 000 victimes du coronavirus, une nouvelle crise politique se profile en Italie. Matteo Renzi, ancien Président du Conseil et leader du parti centriste Italia Viva, a annoncé la démission de deux ministres de son parti, mettant en péril la majorité de son successeur, Giuseppe Conte. Dans ces conditions, un changement de Président du Conseil, une reconstruction de la coalition ou des élections législatives anticipées semblent les scénarios les plus probables.

L’ancien Président du Conseil et secrétaire du Parti démocrate (centre gauche), Matteo Renzi, reproche à son successeur ses desseins en matière d’allocation de plus de 200 milliards d’euros promis à Rome dans le cadre du plan de relance européen. Giuseppe Conte compte toutefois sur un vote de confiance, qu’il sollicitera ce lundi, pour contrer la chute de son gouvernement. 

Crise politique et cristallisation des tensions intestines

« Ce n’est pas nous qui avons ouvert la crise, elle existe depuis des mois », a déclaré Matteo Renzi, désormais à la tête du Parti centriste Italia Viva. Avec la démission de deux ministres – Elena Bonetti et Teresa Bellanova – le gouvernement Conte affronte une nouvelle crise politique. Un geste que regrette Giuseppe Conte, jugeant la situation sanitaire et économique bien trop grave pour gérer une crise supplémentaire.

Le président de la République, Sergio Mattarella, réclame à ce titre « une sortie au plus vite de cette situation d’incertitude ». Quant à la droite, elle appelle à un retour aux urnes si la majorité n’est pas atteinte. Giuseppe Conte, qui n’a pas l’intention de démissionner, s’adressera en ce sens au Parlement. Environ 18 sénateurs devront se prononcer en sa faveur pour espérer son maintien au pouvoir. Une majorité qui semble toutefois très incertaine après l’offensive de Matteo Renzi. 

Aucune alliance possible

Dans ce climat d’incertitudes, Matteo Renzi a rappelé qu’aucune alliance n’est possible : « nous ne donnerons jamais vie à un gouvernement avec les forces de la droite souverainiste que nous avons combattues ». Malgré tout, le chef de file du parti centriste se dit prêt « à discuter de toutes les solutions possibles », notamment pour coordonner le plan de relance et trouver des réponses aux problématiques sanitaires. 

Alors que les sondages sont favorables à la droite dirigée par son parti, la Ligue (droite nationaliste), Matteo Salvini, appelle à des élections législatives. En plein regain épidémique et alors que les tensions économiques provoquées par la crise sanitaire ne font que débuter, cette hypothèse sera très certainement la moins à même de satisfaire le Président de la République Sergio Mattarella.