Au terme d’une année marquée par la crise sanitaire, le nouveau Président-directeur général de l’immobilier géré de Nexity, Frédéric Verdavaine, a fait de l’empathie et de la capacité d’adaptation les maîtres mots de son action de dirigeant. Avec la conviction que la valeur ajoutée repose toujours davantage sur les services. Portrait.
Entré au sein du groupe Nexity en septembre 2014, Frédéric Verdavaine est devenu en juillet dernier le président-directeur général de l’immobilier géré de la société immobilière. Ce pôle qui recouvre à la fois les résidences étudiantes et seniors ainsi que les activités de coliving du groupe, constitue un métier à part, à la croisée entre l’immobilier classique et le monde des services. Un métier qui est aussi en prise avec l’évolution des modes de vie, et ce particulièrement en période de crise sanitaire.
Pour Frédéric Verdavaine, ces nouvelles responsabilités représentent une nouvelle étape dans un parcours diversifié, qui l’aura mené du monde du consulting à l’immobilier en passant par le retail.² Des expériences diverses et complémentaires, que le nouveau dirigeant, en sportif accompli, ne manque pas de comparer à la transition entre les différentes disciplines d’un triathlon.
Du conseil en stratégie et organisation à la direction générale de Nexity
Pour « franchir les distances et passer d’un domaine à un autre », Frédéric Verdavaine a sa propre recette. « De l’authenticité, une capacité à susciter l’enthousiasme et à être rassurant dans un monde qu’il ne l’est pas », confie-t-il. Le nouveau PDG, par ailleurs boxeur, assure continuer d’apprendre et s’enrichir d’univers différents. Il a fait de la conscience du rôle sociétal de l’entreprise et de la valeur ajoutée des métiers de services le dénominateur commun de ses différentes expériences. « Longtemps, production et service ont été opposés » déplore-t-il. Aujourd’hui, « les services viennent doper la croissance des industries traditionnelles, car ils sont le principal gisement de valeur dans les économies du XXIème siècle ».
Diplômé de l’Institut de Haute Finance (IHFI), du MBA HEC/CPA et d’un magistère en développement des ressources humaines, Frédéric Verdavaine a d’abord commencé sa carrière en tant que consultant en stratégie et organisation dans le groupe Quaternaire. Il rejoint ensuite le groupe Pinault Printemps-La Redoute (PPR) pour s’occuper de ressources humaines et d’organisation au sein de la Redoute avant de prendre la vice-présidence Europe de Johnson Diversey.
C’est au sein du groupe GHI puis du groupe NDFI que Frédéric Verdavaine fait ses premières armes dans le secteur de l’immobilier. Fort de ces différentes expériences, il intègre en 2014 le groupe Nexity en tant que directeur-général adjoint des services immobiliers aux particuliers pour en devenir le Directeur général délégué en 2015. En 2018, il est nommé directeur général délégué du groupe Nexity et président des métiers de services immobiliers à destination des particuliers. Un poste au sein duquel il met notamment l’accent sur l’innovation en s’appuyant prioritairement sur l’interne. Au fil de son parcours, il développe la conviction que la valeur ajoutée réside davantage dans les services apportés que dans le produit immobilier en lui-même.
Un ADN de dirigeant fondé sur le développement des services et l’authenticité
Désormais en charge de l’immobilier géré de Nexity, Frédéric Verdavaine veut s’adapter davantage à l’évolution des usages et des attentes de ses clients, largement bouleversés par une année 2020 pas comme les autres. Pour ce faire, le nouveau PDG veut mettre davantage l’accent sur les services en résidences, en offrant par exemple plus de flexibilité locative, de digital et de vie en communauté. Une manière de répondre notamment aux besoins d’étudiants dont les parcours universitaires sont de plus en plus fragmentés et distanciels. Le confinement nous a aussi appris que les clients ne voulaient pas du « tout digital »: l’expérience client doit être, d’abord et avant tout, une expérience humaine.
Le dirigeant a développé un leadership fondé sur authenticité : « un leader, c’est celui qui donne du sens à l’action, qui éclaire le chemin avec de véritables convictions ». L’autoritarisme serait ainsi une valeur en déclin, avec la nécessité pour un dirigeant de savoir faire preuve d’écoute et d’empathie pour entraîner l’adhésion. « Tout le monde parle d’expérience client augmentée, je pense qu’il faut également proposer une expérience collaborateur enrichie. Pour les motiver bien sûr, mais aussi parce que la guerre des talents est un enjeu stratégique qui prendra une importance croissante pour les organisations dans les prochaines années. ». Cela peut passer par l’implémentation de technologies à l’usage de l’interne comme d’innovations organisationnelles. Au sein du pôle services, le dirigeant a ainsi constitué, il y a quelques années, un « shadow committee » composée de jeunes talents à fort potentiel, tant pour faire remonter des idées innovantes que pour valoriser des collaborateurs qu’il importe de retenir au sein de l’organisation.
Il rappelle combien la culture d’entreprise est nécessaire pour casser les silos et favoriser l’innovation en interne, avec des enjeux nouveaux : « comment entretenir une véritable culture d’entreprise à l’heure du développement du télétravail ? Face aux transformations en cours, il faut sans cesse s’interroger pour maintenir la cohésion et la fierté d’appartenance ». L’alignement des objectifs professionnels et personnels de chaque collaborateur avec ceux de l’entreprise est une des clés de la pérennité : le collaborateur veut se réaliser dans une entreprise qui partage le sens qu’il donne au monde qui l’entoure.
« Ce sont les entreprises qui feront que le monde se redressera », assure-t-il. A condition toutefois de réussir leurs mues numérique et organisationnelle, sans renier pour autant leur dimension humaine. Une « alchimie » que le dirigeant entend bien mettre en œuvre au sein de ses équipes.