Samedi 2 janvier, un appel d’environ une heure a eu lieu entre l’actuel Président des Etats-Unis Donald Trump et le secrétaire d’État républicain de Géorgie Brad Raffensperger, dont des enregistrements sont parvenus au Washington Post et ont été diffusés par le média dans la journée du dimanche 3 janvier.
La teneur de l’appel est sans ambiguïté : le président sortant a essayé, une heure durant, de faire fléchir la détermination du secrétaire d’Etat Brad Raffensperger et faire basculer l’élection présidentielle en sa faveur. « Tout ce que je veux c’est trouver 11 780 voix, soit une voix de plus que ce que nous avons. Parce que nous avons gagné dans l’Etat » estimait Donald Trump lors de cet appel, en indiquant qu’« il n’y a rien de répréhensible à dire, vous savez, euh, que vous avez refait les comptes. »
Des propos déclamés en compagnie de ses avocats et de Mark Meadows, secrétaire général de la Maison Blanche, participant à l’appel, et qui font partie des multiples pressions exercées par la Maison Blanche sur Brian Kemp, gouverneur de la Géorgie, et Brad Raffensperger, pour revenir sur les comptes faits et refaits à la suite de l’élection présidentielle du 3 novembre.
Un acte considéré comme un abus de pouvoir en pleine crise politique
Le secrétaire d’Etat, fidèle à la ligne de conduite adoptée par la tête de l’Etat de Géorgie depuis deux mois, s’est opposé à la volonté du président en affirmant «Monsieur le Président, vous avez des gens qui vous fournissent des informations et nous avons nos gens qui nous fournissent des informations. Nous pensons que nos chiffres sont justes.» Alors que le Congrès doit proclamer officiellement la victoire de Joe Biden le mercredi 6 janvier, et que ce même-jour les résultats des élections sénatoriales en Géorgie seront publiés, cette nouvelle affirme que Donald Trump n’a pas perdu espoir dans le renversement des résultats de l’élection, malgré les échecs de ses nombreux recours en justice et accusations de fraude.
C’est une situation inédite pour les Etats-Unis, d’autant que Donald Trump n’est pas isolé et enjoint régulièrement ses partisans à manifester leur mécontentement. Un contexte qui a abouti par une tribune signée par les 10 anciens secrétaires de la Défense des USA, “Involving the military in election disputes would cross into dangerous territory”, parue dans le Washington Post, dans lequel ses signataires rappellent que “l’armée n’a rien à faire avec les résultats des élection”. Reste à voir dans quelles conditions l’investiture de Joe Biden se déroulera, et quelles seront les conséquences juridiques de cet enregistrement pour Donald Trump, s’il y en a.