L’Iran a enclenché le processus pour enrichir de l’uranium à 20%
Depuis plus d’une décennie, la question du nucléaire iranien suscite de nombreux débats et provoque l’inquiétude des observateurs quant à la stabilité du Moyen-Orient. L’assassinat de Mohsen Fakhrizadeh le mois dernier a relancé cette épineuse question du nucléaire militaire iranien avec le déclenchement du processus d’enrichissement de l’uranium à hauteur de 20% annoncé dans les derniers jours, bien au-dessus du seuil fixé par les Accords de 2015.
En réaction à l’assassinat du chef de son programme nucléaire, la quête de l’Iran pour l’acquisition de l’arme atomique pourrait constituer une importante menace pour la paix dans tout le Moyen Orient.
La relance du programme nucléaire militaire en représailles
Le Président du Parlement iranien avait réclamé vengeance en réponse à l’assassinat attribué à Israël du chef de son programme nucléaire le mois dernier et la décision de procéder à l’enrichissement de l’uranium constitue peut être la réponse de la République Islamique à l’attaque sur son sol. Plus de 5 ans après les accords conclus à Vienne, le climat est loin d’être à l’apaisement. La rupture de l’accord par le président Donald Trump et le retour des sanctions économiques n’ont eu de cesse de tendre les relations entre l’Iran et le reste de la communauté internationale sans apparemment provoquer d’affaiblissement majeur du régime de Téhéran.
Les assassinats de Qassem Soleimani en début d’année et plus récemment celui de Mohsen Fakhrizadeh ont grandement contribué à raviver des tensions que l’on espérait légèrement apaisées après 2015. En représailles, les Iraniens ont donc décidé de procéder à l’enrichissement de l’uranium bien au delà du seuil de 3,7% autorisé par l’accord et suffisant pour un usage civil. Après plusieurs semaines de silence sans actes concrets pris par Téhéran, c’est bien la relance d’un programme nucléaire militaire qui semble être à l’ordre du jour.
Quelle réaction de la communauté internationale ?
L’Union Européenne a directement réagi face à cette décision déclarant que celle-ci pourrait avoir de « graves conséquences en matière de non-prolifération ». Devant l’annonce de l’adoption d’une nouvelle loi par le Parlement iranien visant à produire et stocker chaque année au moins 120 kilos d’uranium enrichi à 20% et le refus de se soumettre à de futures inspections de l’AIEA, les différents signataires de l’accord de 2015 ont empressé l’Iran de ne pas « compromettre l’avenir ».
L’attitude de la prochaine administration américaine à l’égard du régime des Mollahs sera scrutée et constituera un élément déterminant dans la résolution de ces tensions. Privé des embellies promises par l’accord, l’Iran semble affirmer n’avoir d’autre choix que de prendre des mesures radicales pouvant menacer le fragile équilibre en place dans la région. L’acquisition de l’arme atomique par l’Iran pourrait avoir de graves conséquences sur l’échiquier géopolitique du Moyen Orient, où pour le moment seul Israël est en possession d’une telle technologie, et alors que le régime de Téhéran a à plusieurs reprises menacé la sécurité physique de l’Etat Hébreu.