Quarante-huit Etats américains portent plainte contre Facebook pour des pratiques de concurrence déloyale

Publié le 14 décembre 2020
MZ FB

Le 9 décembre dernier, 48 États américains et la Federal Trade Commission (FTC) ont lancé deux actions de justice coordonnées contre le populaire réseau social, Facebook, pour pratiques de concurrence déloyale. Des plaintes qui visent notamment à séparer Facebook, d’Instagram et de WhatsApp.

Alors que Mark Zuckerberg était récemment auditionné à Washington par les sénateurs sur la gestion des élections américaines par la plateforme, l’entreprise Facebook fait une nouvelle fois l’objet d’une attention particulière de la justice américaine.

Cette fois, ce sont les techniques économiques et commerciales de l’entreprise qui sont pointées du doigt. En effet, l’Etat américain dénonce les pratiques anticoncurrentielles que Facebook impose à des développeurs tierces et le rachat de petites sociétés prometteuses avant qu’elles ne deviennent de véritables concurrents. Des techniques qui permettraient à Facebook, malgré une baisse de 3% de ses actions, d’augmenter sa capitalisation boursière. De multiples rachats qui, en plus de fausser le jeu concurrentiel, questionneraient également l’utilisation que l’entreprise fait des datas récoltées sur ses 2,27 milliards utilisateurs (chiffres de 2018).

Le début de la fin pour Facebook ?

Face à ces pratiques, 48 États américains et le FTC ont déposé, le 9 décembre 2020, deux plaintes fondées sur la loi antitrust (le Sherman Antitrust Act) contre Facebook. Grâce à ces actions en justice, les autorités américaines entendent obliger Facebook à se séparer d’Instagram racheté en 2012 et de WhatsApp racheté en 2014. En outre, ces procédures entendent aussi obliger le réseau social à alerter les autorités de tout rachat d’entreprises de plus de 10 millions de dollars. Le dessein des autorités américaines semble donc clair : ouvrir à la concurrence un secteur monopolisé depuis quelques années par Facebook, et plus globalement par les GAFAM. 

Face à ces importantes procédures judiciaires, Facebook dénonce un “do-over”, c’est-à-dire un souhait des autorités américaines de reprendre à zéro, de réécrire l’histoire alors que ces mêmes autorités avaient accepté quelques années plus tôt les rachats opérés par l’entreprise de Mark Zuckerberg.  Alors que ces procédures pourraient être ralenties par la prochaine passation de pouvoir entre Donald Trump et Joe Biden, les médias américains considèrent que celle-ci n’aura aucun impact sur ces actions de justice qui unissent aussi bien des Etats républicains que démocrates.