Conflit en Ethiopie avec des combats entre le gouvernement central et la région du Tigré

Dans un pays secoué par des tensions ethniques, les combats viennent de cesser dans la région du Tigré après trois semaines de violents affrontements. Ce dimanche 29 novembre, le Premier Ministre et lauréat du prix Nobel de la paix 2018, Abiy Ahmed, a déclaré que l’armée fédérale avait repris le contrôle de la ville de Mékélé, capitale de la région, des mains du mouvement sécessionniste du Front de Libération du Peuple du Tigré (FLPT).

Bien qu’ayant fui la capitale de la région, les leaders du FLPT et leur chef Debretsion Gebremichael refusent toute reddition, assurant que leur peuple est « prêt à mourir ».

Retour des tensions sécessionnistes après une période d’apaisement

L’Ethiopie, second pays le plus peuplé d’Afrique et seul du continent a ne pas avoir connu la domination coloniale, a traversé de nombreuses périodes de conflits internes depuis la chute de l’empereur Haïlé Sélassié en 1974. Le régime brutal de la junte militaire communiste et la guerre d’indépendance de l’Érythrée qui ont suivi ont été source d’une extrême violence dans le pays et ont encouragé les velléités indépendantistes de la région du Tigré située au nord du pays.

Un compromis avait été trouvé  en plaçant des membres du FLPT, mouvement indépendantiste, à la tête de la coalition gouvernementale de 1991 à 2018. Seulement, depuis deux ans, et ce alors que parallèlement les relations avec l’Érythrée n’ont jamais été aussi apaisées, les tensions n’ont eu de cesse de s’accroitre dans cette région montagneuse peuplée de 4 millions d’habitants dotée d’une histoire millénaire.

Un conflit réglé par les armes

Alors qu’il a su se montrer disposé à dialoguer, notamment en instaurant des relations apaisées avec l’ancienne province Érythréenne, le Premier Ministre Abiy Ahmed n’a cette fois pas hésité à employer la force pour pacifier la région sécessionniste du Tigré. Assurant vouloir éviter de cibler les sites historiques, les lieux de cultes, institutions publique et écoles, l’armée fédérale vient de déclarer avoir repris le contrôle de la ville de Mékélé, capitale du Tigré. Conséquences des combats et des tirs d’artillerie, de nombreux blessés ont afflué vers les hôpitaux mais le nombre de victimes est aujourd’hui encore inconnu.

Le Gouvernement national vient de publier une liste de personnes recherchées comprenant 144 militaires tigréens accusés de trahison, des anciens ministres ainsi que les leaders du FLPT, pourtant élus à 98% à la tête de la région en septembre dernier lors d’un scrutin déclaré illégal par Addis Abeba. Les 43 000 personnes ayant fui la région pour le Soudan sont toutefois appelées à revenir par le gouvernement qui souhaite un retour à la normale le plus rapide possible bien que les frontières du Tigré soient encore fermées.