Voué aux bancs de l’opposition depuis bientôt 10 ans, le Parti Travailliste britannique est en proie à des luttes intestines au sujet de la place son ancien leader Jeremy Corbyn, sèchement battu par Boris Johnson aux législatives de décembre 2019, qui a perdu son droit de siéger au Parlement avec l’étiquette travailliste en raison de son manque d’action supposé face à l’antisémitisme de certains membres du parti. Le comité National Exécutif du Labour (NEC) a pourtant décidé de le réintégrer dans le parti, non sans provoquer la colère du nouveau leader du parti Keir Starmer.
Les divisions restent profondes au sein du Parti Travailliste, entre l’aile gauche qui a mené le parti entre 2015 et 2020 et les modérés, mais aussi entre ceux qui désirent placer l’unité et le rassemblement de toutes les tendances du parti et ceux qui assument de vouloir pénaliser les propos et actions jugées antisémites de certains membres du parti dans les dernières années. Le débat reste en tout cas vif et se concentre désormais sur la future place de Jeremy Corbyn au sein du parti.
Divisions autour de l’intégration de Jeremy Corbyn au sein du parti et du groupe parlementaire
Après avoir passé 5 ans à la tête du parti de 2015 à 2020, Jeremy Corbyn, leader de l’aile gauche du parti, a été mis en cause pour sa mauvaise gestion, notamment au sujet de l’antisémitisme, le parti s’étant rendu coupable sous sa direction de défaillances «inexcusables» résultant d’un «manque de volonté de s’attaquer à l’antisémitisme». Depuis, une lutte faire rage au sein du parti pour décider de sa potentielle réintégration. Alors que Keir Starmer, nouveau leader du parti, plus centriste et considéré comme plus pro-européen que son prédécesseur, a déclaré pour le moment y être opposé, à la grande satisfaction des associations de lutte contre l’antisémitisme, le Comité National Exécutif suivant l’avis du comité des différends, s’est lui montré favorable à son retour.
Un parti remis en ordre de marche
Quoi qu’il en soit, le parti travailliste devra mettre de l’ordre dans ses rangs pour espérer obtenir l’adhésion du peuple britannique et remporter les prochaines élections générales prévues en 2024, et mettre fin au règne sans partage des Tories sur la Chambre des Communes depuis maintenant 10 ans. Les sondages sont actuellement partagés entre les deux principales formations politiques du pays. Pour assurer la réussite future du parti et rassurer des électeurs qui avaient clairement rejeté le programme du parti et son leader en 2019, son nouveau dirigeant, Keir Starmer, considéré comme plus rassembleur et consensuel que Jeremy Corbyn, devra surfer sur la gestion difficile du Brexit et de la Covid19 par Boris Johnson, et surtout récupérer sa base électorale ouvrière du Nord de l’Angleterre qui avait basculé du coté conservateur lors des derniers scrutins.