Le mardi 17 novembre, pendant plusieurs heures, les patrons de Facebook et de Twitter ont une nouvelle fois été interrogés par les sénateurs de la chambre haute du Congrés américain. Au coeur de l’audition, la gestion de l’élection américaine par le biais de leurs plateformes. Pour la deuxième fois en quelques semaines, Mark Zuckerberg et Jack Dorsey ont dû rendre des comptes sur leur actions de lutte contre la désinformation.
C’est pendant plus de quatre heures que les PDG de Facebook et de Twitter ont défendu la gestion de leurs plateformes pendant les dernières élections américaines. A l’initiative du président républicain de la commission judiciaire du Sénat, Lindsey Graham, cette audition a permis aux deux hommes de revenir sur leurs actions afin de limiter les risques de déstabilisation du processus démocratique du pays.
La section 230 au coeur des discussions
Si les démocrates souhaitent des règles de modération plus strictes, les républicains reprochent à Twitter et Facebook une supposée censure des informations qui auraient porté préjudice à Joe Biden. Les sénateurs accusent notamment les plateformes d’avoir limité la circulation de plusieurs articles du New York Post, qui selon Radio Canada pouvaient “fournir des preuves sur une affaire de corruption impliquant Joe Biden et sa famille, environ deux semaines avant le scrutin présidentiel”.
La section 230 du Communications Decency Act, qui prévoit l’immunité des éditeurs de sites web contre les contenus des utilisateurs, depuis longtemps débattue aux Etats-Unis, s’est retrouvée au cœur des discussions. Donald Trump en est notamment un fervent opposant, à l’image du décret signé dans le courant de l’année à la suite du signalement de deux de ses publications jugées par les plateformes comme “trompeurs”. ”Les républicains et les démocrates sont d’accord sur la nécessité de réécrire la Section 230”, a d’ailleurs indiqué Lindsey Graham en début de séance. Mark Zuckerberg et Jack Dorsey se sont eux aussi montrés favorables à une modification de cette loi, notamment pour atteindre une plus grande transparence dans le processus de modération des plateformes.
Les deux hommes se félicitent du travail accompli
“Jamais nous ne laisserions le gouvernement réguler ce que la presse écrit, mais nous permettons à des entreprises privées, devenues de fait des forums publics, de réguler la parole”, tels sont les mots prononcés durant l’audition par le sénateur du parti républicain John Cornyn. Pourtant, face à ces nombreuses attaques, les représentants de Facebook et de Twitter ont gardé la face et se sont montrés fiers du travail de modération accompli durant l’élection. ”Je suis fier du travail que nous avons accompli pour soutenir notre démocratie” s’est félicité le patron de Facebook.
Durant cette deuxième audition, Twitter et Facebook se sont aussi défendu de tout parti-pris politique dans leur système de modération. “Nos règles ne sont basées sur aucune idéologie, nous croyons fermement dans l’impartialité et nous appliquons les règles de Twitter équitablement” a ainsi déclaré Jack Dorsey, pour lequel les actions entreprises par son groupe ont permis d’éviter la désinformation et de freiner un grand nombre de messages portant atteinte à l’intégrité du système électoral et des institutions du pays.