Un cessez-le-feu a été signé la nuit dernière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, prévoyant l’arrêt de la lutte armée dans la région du Haut-Karabakh après plus de six semaines de conflit ininterrompues. Si Vladimir Poutine et Ilham Aliyev s’en réjouissent, d’autres personnalités politiques à l’image d’Emmanuel Macron sont plus dubitatives quant à la longévité dudit accord au regard des émeutes qui ont eu lieu au Parlement arménien.
Alors qu’un accord a été trouvé entre le président azerbaïdjanais et le Premier ministre arménien sous l’égide de la Russie, la question territoriale demeure. La Russie a par ailleurs annoncé le déploiement de 2000 hommes pour veiller au respect du traité.
Un rendez-vous sous haute tension
Sous l’égide de Vladimir Poutine, le président de l’Azerbaïdjan Ilham Aliev et le premier ministre de l’Arménie Nikol Pachinian ont apposé leur signature sur un document prenant effet aujourd’hui qui proscrit toute action militaire dans la zone du conflit. Une question reste : à qui reviennent les districts de la région ? Il a été convenu que chacun des belligérants conserverait les positions qu’il occupe actuellement. L’Arménie voit accorder un corridor terrestre reliant les territoires.
La Russie, pourtant dans une position délicate compte tenu de son alliance militaire avec l’Arménie et des bons rapports qu’elle entretient avec l’Azerbaïdjan, se félicite d’être parvenue à trouver un terrain d’entente après les échecs répétés des trêves humanitaires. Elle s’est par ailleurs engagée à déployer 2 000 soldats pour veiller au respect du traité. Le conflit aura fait plus de 1 300 morts depuis le 27 septembre.
Les esprits s’échauffent
La chute a été rude pour les Arméniens, à qui les médias nationaux assuraient pourtant la victoire. Les prises de parole du président azerbaïdjanais et du chef de la diplomatie turque, qui ont à plusieurs reprises utilisé le terme « capitulation », ont fini de mettre le feu aux poudres et plusieurs milliers de manifestants sont partis à l’assaut du siège du gouvernement arménien pour manifester leur mécontentement. On retrouvait en tête de peloton les partis d’opposition, qui avaient déjà demandé la démission du premier ministre avant que ne soit annoncée la fin des hostilités.
En France, Emmanuel Macron demande à ce que soit trouvé un « règlement durable » qui ménage les populations arméniennes et permette aux dizaines de milliers de personnes ayant fui la région de regagner leurs habitations.